Le mémorial national sud-africain du bois...

7 décembre 2016


Le mémorial national sud-africain du bois Delville est un monument commémoratif de la Première Guerre mondiale situé sur le territoire de la commune de Longueval, dans le département de la Somme. Il commémore l’engagement des troupes sud-africaines pendant la Grande guerre. Un musée commémoratif retrace l’histoire de la participation de l’Afrique du Sud à la Première, à la Seconde Guerre mondiale et aux différents conflits de la guerre froide. Le cimetière militaire britannique du bois Delville est situé en face du mémorial.


Le bois Delville représente, pour les Sud-Africains, le lieu où les soldats de l’Union sud-africaine ont été engagés pour la première fois sur le front occidental. Le 14 juillet 1916, la brigade sud-africaine, composée de quatre bataillons, environ 3 150 hommes, avait reçu l’ordre de tenir ses positions « coûte que coûte ». Sous le feu incessant de l’artillerie ennemie, ils avaient résisté et connus un véritable enfer (Delville wood sera rebaptisé Devil wood, le bois du Diable). Quand ils furent relevés le 20 juillet, ils laissèrent 1 080 des leurs, tués ou disparus et 1 735 blessés.


Le Mémorial
La pierre du Souvenir inaugurée en 1952 et dédiée à la mémoire de tous les Sud-Africains tombés durant la Seconde Guerre mondiale.

Le mémorial se situe en face du cimetière militaire du bois Delville, à l’extrémité d’une large allée bordée de chênes, dont les glands originels provenaient d’Afrique du Sud.


Le mémorial est composé de :

un arc de triomphe dû à Herbert Baker, surmonté par un groupe sculpté en bronze, réalisé par Alfred Turner. Cette sculpture est une allégorie représentant les Dioscures, Castor et Pollux, les jumeaux de la mythologie grecque, symbolisant les colons anglais et les Afrikaners (Boers) jadis ennemis mais désormais unis dans la guerre, tenant un cheval fougueux (symbolisant le nouvel État qu’est l’Union sud-africaine) ; un cénotaphe situé quelques mètres derrière le monument. Il est l’œuvre de l’architecte Herbert Baker.

Le mémorial national sud-africain a été inauguré le 10 octobre 1926, par le général James Barry Munnik Hertzog, premier Ministre sud-africain, l’écrivain et homme politique Sir Percy Fitzpatrick, le maréchal Douglas Haig et les veuves des généraux Louis Botha et H.T. Lukin.


Le 5 juin 1952, une pierre du Souvenir est inaugurée par la mère du major Edwin Swales, un aviateur sud-africain décoré à titre posthume de la Victoria Cross. Cet autel est alors dédié à la mémoire de tous les Sud-Africains tombés durant la Seconde Guerre mondiale.

Le musée de Delville Wood.

Le 11 novembre 1986, Pieter Botha, président de la République sud-africaine, inaugure, en face du cimetière militaire, le musée sud-africain en présence de vétérans sud-africains, du sous-préfet de Péronne, de Gaston Duclercq, maire de Longueval, du gouverneur militaire de Lille, d’hommes politiques et de ministres sud-africains (Pik Botha, Lourens Munnik, Adriaan Vlok), de représentants du Transkei, du Ciskei, du KwaZulu, Lebowa, KwaNdebele ou entre autres du Gazankulu13, et dans l’assistance, de membres du Front national et de l’Union nationale des parachutistes.

Réplique du Fort de Bonne-Espérance du Cap, ce musée commémoratif, bâti autour de la Croix de la Consécration, commémore les 25 000 volontaires sud-africains, hommes et femmes de toutes races et de toutes religions, tombés au cours de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée (1950-1953) et présente des documents sur la participation de l’Afrique du Sud au blocus de Berlin (1948-1949) 15,1.

Deux maisons de style colonial, représentent, selon l’architecte, les deux peuples blancs d’Afrique du Sud, et le mur semi-circulaire, les remparts de la civilisation. Les peintures et les sculptures sont les œuvres des Sud-Africains Mike Edwards, Danie de Jager et Jo Roos.

Cimetière militaire du bois Delville (Delville Wood Cemetery)

Le cimetière de Delville Wood.


La nécropole est située en face du mémorial du bois Delville. Elle contient 5 523 corps (5 242 Britanniques, 29 Canadiens, 81 Australiens, 19 Néo-Zélandais et 152 Sud-Africains), dont 3 500 non identifiés.

Les combats du bois Delville, surnommé Delvil’s Wood (bois du Diable) par les soldats anglophones, (14-20 juillet 1916), ont fait 1 080 tués ou disparus sud-africains, seuls 152 d’entre eux reposent dans ce cimetière. Certains ont été inhumés dans d’autres cimetières (104 hommes sont morts des suites de leurs blessures) mais on estime que plus de 500 d’entre eux sont toujours ensevelis dans le bois.


Cette nécropole a été édifiée après le 11 novembre 1918. Sont rassemblées là les tombes provenant d’autres cimetières ainsi que des tombes isolées.

Un symbole de la «   nation arc-en-ciel »

Le dimanche 6 juillet 2014, une cérémonie au cimetière militaire du bois Delville s’est tenue en présence du vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, de Nathi Mthetwau, ministre de la Culture, et de Nomaindia Mfeketo, ministre adjointe aux Relations internationales et à la Coopération. À partir de ce jour, «   l’Afrique du Sud regarde son histoire pour la deuxième fois   », a affirmé Cyril Ramaphosa, en présidant à l’inhumation du premier soldat sud-africain noir mort en France, durant la Grande Guerre, Beleza Miengoua, volontaire noir de la SANLC, exhumé d’un cimetière du Havre et enterré désormais auprès de «   ses frères blancs   ». «   Durant l’apartheid, ils séparaient même les morts. Ainsi les soldats blancs ont été enterrés dans un même lieu, tandis que les soldats noirs ont été éparpillés dans différents cimetières de France.  » Il s’agit là d’un symbole pour la cohésion de la Nation arc-en-ciel d’aujourd’hui, a rappelé Cyril Ramaphosa.

Beleza Miengoua est devenu officiellement, le symbole posthume des soldats noirs sud-africains morts lors de la Première Guerre mondiale et le seul dont le nom est inscrit sur un cénotaphe.