Le rugby à XV, aussi appelé rugby union dans...

7 décembre 2016

Le rugby à XV, aussi appelé rugby union dans les pays anglophones, qui se joue par équipes de quinze joueurs sur le terrain plus les remplaçants, est la variante la plus pratiquée du rugby, famille de sports collectifs, dont les spécificités, outre ses quinze joueurs, sont les mêlées et les touches, mettant aux prises deux équipes qui se disputent un ballon ovale, joué à la main et au pied. L’objectif du jeu est de marquer plus de points que l’adversaire, en marquant soit des essais, soit des buts à travers les pénalités ou des transformations, soit des drops. De nos jours, un essai vaut cinq points et sept s’il est transformé, un drop ou une pénalité réussie valent trois points.


Le rugby à quinze est originaire d’Angleterre et s’est développé à la fin du XIXe siècle dans les pays anglo-saxons (Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie, Royaume-Uni), et en France.

L’International Rugby Board (IRB), créé en 1886, devenu le World Rugby en 2014, gouverne ce sport et en publie les règles.

Les origines

Certaines études affirment que l’ancêtre du rugby est la soule ou sioule, sport très pratiqué en France dès le Moyen Âge. La soule a en effet des caractéristiques communes avec le rugby, comme le knappan au pays de Galles, le hurling en Cornouailles et en Irlande, le calcio en Italie, qui sont issues de la même époque. Mais ces jeux se sont vite éteints à la fin du XVIIIe siècle, au contraire du folk football qui a trouvé refuge dans les collèges anglais. La variante originale a été inventée sur le terrain du principal collège de la ville de Rugby (Angleterre).

La légende veut qu’au cours d’une partie de football à la mi-1823, William Webb Ellis, élève de ce collège (la Rugby School) et futur pasteur, porte dans ses bras le ballon derrière la ligne de but adverse alors que la règle est de le pousser au pied. .
En réalité, les origines du rugby sont bien plus complexes et s’inscrivent dans le contexte du développement de la pratique de sports « collectifs » dans l’éducation des public schools, notamment la Rugby School avec à sa tête le headmaster (directeur) Thomas Arnold, qui vise dans les années 1830 à rééduquer les enfants des classes aisées (haute bourgeoisie et aristocratie). Cet éducateur britannique s’appuie alors sur les sports athlétiques, notamment le football rugby, pratique populaire lors des fêtes des campagnes et dont les valeurs viriles et guerrières doivent permettre à ces jeunes de pouvoir se maîtriser dans un affrontement violent, de fortifier leur corps pour mieux pouvoir le soumettre à la morale victorienne. Cette pédagogie doit également leur apprendre à diriger les institutions et entreprises. Cette pratique sportive d’Arnold se diffuse progressivement dans d’autres écoles grâce aux élèves et aux enseignants passés par Rugby4.

Les collèges britanniques de l’époque pratiquent chacun un jeu de ballon dérivé de la soule. Chaque collège a ses propres règles et le jeu au pied et à la main sont fréquents. Le geste de William Webb Ellis, de garder à la main le ballon, dans une phase de jeu qui ne le permet pas, a fait progressivement évoluer la règle du collège de Rugby. Mais avec l’apparition du chemin de fer, les collèges ne vont plus être isolés et des rencontres sportives vont devenir possibles. Il faut bien dès lors se mettre d’accord sur les règles à adopter. On voit ainsi dans les premières rencontres les matchs se dérouler selon la règle du collège qui reçoit. Mais très vite, se fait sentir le besoin d’avoir des règles plus uniformes. Des querelles naissent entre les partisans d’un jeu favorisant le pied (dribbling) et ceux qui veulent limiter ce jeu jugé trop violent (il faut se rendre compte que le jeu de l’époque diffère de celui pratiqué aujourd’hui). De cette querelle naîtra le Football Association et le Rugby-Football du nom de leurs organisations respectives5.
Rugby, ville anglaise du Warwickshire.

Cette pratique, qui fait désormais la particularité du football joué dans la Rugby School, autrement dit les Rugby School rules ou le rugby football, sera codifiée pour la première fois en 1846 par les élèves, puis le 8 décembre 1863, à Cambridge, par les étudiants de cette université, tous d’anciens élèves de Rugby. Le « Rugby-Football » est né. L’écriture des règles permet la diffusion du jeu et le Dublin University Football Club, fondé en 1854, est le premier club au monde à pratiquer les Rugby School rules. Dès 1857, les règles sont exportées en Australie et le premier club, le Sydney University Football Club, y est fondé en 1863.
Fondation du jeu moderne

En 1871, pour se distinguer définitivement du football et de la « Football Association », est créée la première fédération nationale : la Rugby Football Union (RFU). L’année 1871 voit aussi l’Écosse et l’Angleterre s’affronter le dimanche 27 mars 18716. C’est la première rencontre internationale jamais disputée. Elle a lieu à Raeburn Place, situé à Édimbourg (Écosse). L’Écosse l’emporte 4-1 devant 4 000 personnes.

L’équipe de France est admise pour la première fois à disputer le Tournoi en 1910. Les Français n’étaient que quatorze la veille du match lors du rassemblement des joueurs à la gare Saint-Lazare, le dirigeant Charles Brennus a alors l’idée de récupérer d’urgence un joueur parisien, Joe Anduran, pour compléter l’équipe et permettre ainsi à l’équipe de France de jouer son premier match du Tournoi au complet32. Le XV de France fait son apprentissage du rugby international et termine régulièrement dernier du Tournoi jusqu’en 1914, sauf en 1911 car il finit 4e devant l’équipe d’Écosse.

De 1906 à 1914, l’équipe de France dispute 28 rencontres internationales et remporte une seule victoire, contre l’Écosse le 2 janvier 1911 sur le score de 16-15, c’est sa première victoire internationale33,34. Dans cette équipe conduite par Marcel Communeau, l’ailier Pierre Failliot, surnommé l’Autobus, se met en évidence en marquant deux essais et en évitant un essai écossais à quelques secondes de la fin du match.